De tous les conseils que l’on entend autour de soi lorsqu’on cherche à améliorer son anglais, il en est un qui revient sans cesse : changez vos réglages de sous-titres, et passez à la VO sous-titrée en anglais ! Tous les professeurs sont d’accord : il s’agit là d’un moyen sûr et efficace pour s’immerger dans la langue et progresser rapidement.
Evidemment, ça semble un peu trop beau pour être vrai : progresser sans rien faire, avachi dans son canapé avec un bon vieux Game of Thrones, on peine à y croire. Alors, mythe ou réalité ? Réponse en 3 points !
Motivation, motivation, motivation
C’est peut-être l’élément le plus évident : sans motivation, point de salut. Apprendre une langue requiert un travail sur la durée, et à moins d’être un véritable bourreau de discipline, l’envie d’apprendre, ça aide. Le problème : tout le monde n’a pas une passion pour le présent continu ou les verbes irréguliers…
Lorsque vous prenez sur vous et vous imposez de travailler pour apprendre, vous mobilisez votre motivation extrinsèque : vous ne suivez pas cours et exercices pour eux-mêmes, mais pour ce qu’ils sont susceptibles de vous apporter. Or les scientifiques sont unanimes : ce type de motivation, indirect, n’est pas le plus efficace.
Les films et séries sont différents parce qu’ils mobilisent votre motivation intrinsèque : vous regardez une vidéo pour elle-même, parce que vous voulez la regarder. Certaines séries sont même carrément addictives : servez-vous en ! Pour une fois qu’une addiction peut vous être bénéfique...
Bachotage vs. immersion
Motivé ? A bloc ? Vous vous demandez peut-être maintenant quelle démarche privilégier pour apprendre le plus efficacement. Deux approches principales existent :
- La première approche privilégie un apprentissage construit et raisonné, à partir de la structure de la langue. On y étudie la grammaire, les règles de conjugaison, on apprend des listes de vocabulaire organisées par thème. C’est l’approche que l’on retrouve à l’école, ou dans les méthodes “traditionnelles”.
- La seconde approche est plus informelle : immergé dans la langue, vous laissez votre cerveau faire la démonstration de son étonnante plasticité et acquérir de manière inconsciente de nouveaux éléments de language. C’est ainsi qu’apprennent à parler les bébés…
Les deux approches sont évidemment complémentaires, la première servant de première étape naturelle pour les débutants complets. In fine, toutefois, la connaissance que nous avons d’une langue est surtout, d’après les scientifiques, le fruit de la 2ème approche : elle se fonde en majorité sur ce que nous avons acquis et intégré par exposition directe à la langue (par opposition à ce que nous avons appris par l’étude de règles formelles).
Il faudrait donc favoriser l’immersion : cela tombe bien, car à moins que vous n’ayez le temps et les moyens de partir 6 mois dans un pays anglophone, les films et les séries restent l’un des meilleurs moyen de vous immerger dans la langue anglaise ! Un avantage certain, d’autant qu’avec les films et les séries vous avez la garantie qu’au moins, là, vous vous frottez à l’anglais de la “vraie” vie. Six mois de cours pour vous retrouver pantois devant un “vrai” américain qui parle trop vite pour vous, non merci...
Les émotions comme point d’ancrage
Avez-vous déjà remarqué comme la mémoire est sélective ? Les souvenirs associés à des émotions fortes tiennent souvent une place de choix, et c’est ce que de nombreuses études tendent à démontrer : les souvenirs neutres émotionnellement s’enracinent moins profondément que les souvenirs teintés de joie, de tristesse, de colère ou de déception…
C’est encore un grand avantage de la vidéo. Comparez donc un film, un épisode de série, à un cours ou à un QCM : émotionnellement parlant, ça n’est pas tout à fait la même chose ! Films et séries sont immensément riches - on rit, on pleure, on sursaute, on a l’estomac noué d’angoisse… Autant d’émotions qui marquent vos souvenirs et enracinent profondément tel ou tel mot, expression rencontrés au détour d’un dialogue.
Avec le temps, l’effet est renforcé par la répétition et le lien d’affection qui se crée avec les personnages - c’est particulièrement vrai pour les séries, étalées dans le temps. Prenez l’exemple des expressions idiomatiques : aussitôt apprises, elles sont souvent déjà oubliées. Mais si lesdites expressions sont prononcées par Barney Stinson ou Ross Geller, ça n’est plus tout à fait la même chose ! Demandez à un fan de Friends s’il sait ce que veut dire “to be on a break”...